Maylis Labusquière, responsable de projets Société civile au BASIC, a discuté hier des moyens d’une alimentation saine et durable aux Journées de l’Économie (Jeco), à l’invitation de la revue de L’Économie politique et de l’Institut Veblen.

L’enjeu n’est pas simplement financier : de la qualité de notre alimentation dépend la santé de chacune et chacun, comme très justement rappelé par Edgar Clary (France Assos Santé Auvergne-Rhône-Alpes et Fédération Française des Diabétiques).

Pour créer une offre alimentaire plus saine et durable, l’enjeu est bien d’offrir des débouchés aux acteurs économiques qui s’engagent dans la transition de leurs modèles vers du bio, de l’équitable et des origines protégées. Jérémy Camus, 15e vice-président de la Métropole de Lyon à l’Agriculture, à l’alimentation et à la résilience du territoire, a rappelé comment la Métropole avait fait passer la part d’aliments bio dans la restauration scolaire de 7% à 50%, voire 100% pour certains nouveaux collèges. Quand c’est possible, ils ont travaillé avec les agriculteurs et acteurs industriels du territoire.

Maylis Labusquière a expliqué que les ventes alimentaires en France concernent à 92% des produits standardisés, indifférenciés qu’il est difficile de considérer comme sains et durables. Ce sont eux en majorité qui génèrent 19 milliards d’euros de coûts réels pour le contribuable, comme calculés dans l’étude que nous avons publiée l’an dernier. Au premier rang de ces coûts figurent les dépenses de la Sécurité sociale pour la prise en charge des maladies liées à une alimentation trop grasse, trop sucrée, trop salée (12 milliards d’euros en 2021).

Le coût de notre alimentation, c’est aussi les soutiens publics au système alimentaire, financés par nos impôts. En 2021, plus de 40 milliards d’euros ont été versés – via des exonérations fiscales, sociales et des subventions – à des acteurs du système alimentaire engagés dans une course aux volumes et à la baisse des prix, ceux qui génèrent la majeure partie des impacts négatifs. Le système alimentaire actuel coûte très cher : 67 milliards d’euros en 2021, selon nos calculs.

Enfin, Adam Poupard, doctorant en économie, a présenté le projet de Sécurité sociale de l’alimentation pour créer un débat démocratique sur les moyens dont nous nous dotons en France pour que chacune et chacun puisse se nourrir dignement et créer les conditions d’une offre alimentaire saine et durable.

Regardez la retransmission de la table ronde :

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Photo : Noham Mebarki Breyton pour les Jeco

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